Lors de la dernière session parlementaire, Pape Djibril Fall, député et ancien candidat à l’élection présidentielle de mars 2024, a pris la parole pour adresser de vives critiques à l’encontre du ministère de la Justice et des membres du régime actuel. Intervenant dans le cadre du débat sur le projet de loi proposé par le Président de la République, visant à supprimer deux institutions, le Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT) et le Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE), Pape Djibril Fall s’est fermement attaqué à d’autres questions sensibles.
L’ancien candidat a exhorté les autorités en place à faire preuve de vérité et d’intégrité dans la gestion des affaires publiques. Il a interpellé les responsables, en particulier Ousmane Diagne, leur demandant de ne pas dissimuler la réalité des faits aux citoyens sénégalais. Lors de son intervention, il a insisté sur l’importance de dire la vérité au Président de la République et à son Premier ministre.
Dans son allocution, PDF a dénoncé ce qu’il considère comme une tentative de manipulation politique, déclarant : « Dites la vérité au Président et à son Premier ministre, car ce que vous faites ici ressemble à une tentative d’obtenir un mandat impératif. Dites la vérité sur les 750 milliards qui ont été contractés par l’État du Sénégal, car il ne s’agit pas de faire du maquillage, il faut dire la vérité. Dites la vérité sur toutes les questions que se posent les Sénégalais. »
Poursuivant son propos, il a soulevé des questions cruciales concernant la sécurité du pays, en évoquant notamment la loi d’amnistie et les inquiétudes liées à la prolifération d’armes : « Dites la vérité sur cette fameuse loi d’amnistie, car à un moment donné, l’État nous a parlé d’un groupuscule de forces spéciales, on nous a parlé de circulation d’armes, d’armes lourdes et légères. Et vous voyez aujourd’hui, il y a beaucoup de meurtres au Sénégal ; on veut comprendre d’où proviennent ces armes. »
Il a également abordé la polémique qui secoue l’Office National de l’Assainissement du Sénégal (ONAS), avec une critique directe adressée au ministre de l’Hydraulique : « Dites aussi la vérité sur la lancinante question de l’ONAS. Pour moi, le ministre de l’Hydraulique doit mettre à l’aise le Président de la République, et la meilleure manière de le faire est de se démettre avant qu’il ne soit trop tard. C’est cela le ‘Jubanti’. »
Pape Djibril Fall a conclu son intervention en rappelant la responsabilité des élus vis-à-vis de la population sénégalaise, en soulignant l’urgence d’agir : « Nous, nous irons jusqu’au bout de notre logique, qui est de contrôler l’action de l’exécutif, que ce soit ici ou ailleurs. Les Sénégalais vous ont élus, mais ils ne vous laisseront pas le temps nécessaire, et vous devez le savoir. Ils ont hâte que vous agissiez. Donc, nous n’avons pas de temps pour le cynisme politique, ni pour le machiavélisme politique. Aujourd’hui, tout le monde doit se mettre au travail pour permettre à ce pays de prendre la bonne direction. »